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La presse en parle : "Une maison de poupée"

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LA PRESSE EN PARLE : UNE MAISON DE POUPÉE  LORRAINE DE SAGAZAN / LA BRÈCHE

  • Dans un spectacle frissonnant d’une froide colère, Lorraine de Sagazan dissèque, en temps réel, la décomposition d’un couple contemporain. Les acteurs qui improvisent certaines séquences se surveillent à distance, comme l’huile sur le feu. (…). L’effet est ­saisissant (…) Le Monde, Joëlle Gayot
  • Actrice de formation, dont la cote de metteuse en scène a grimpé en seulement quatre ou cinq ans (cf. sa version maligne du Démons de Lars Norén), Lorraine de Sagazan sait y faire. A sa manière : distance frondeuse prise avec l’œuvre d’origine, que les interprètes citent pour mieux la bazarder au seuil de l’échange, apostrophes au public («Il est quelle heure ?») distillant les pointes d’ironie et de second degré, bribes de texte projetées sur le mur du fond, le tout dans un dispositif tri-frontal garantissant une proximité censément connivente. Deux ans après la création, en octobre 2016, les fondations de cette Maison-là restent stables. Libération, Gilles Renault
  • Quand la metteuse en scène et directrice de compagnie Lorraine de Sagazan, la petite trentaine, décide, il y a deux ans, de monter la fameuse pièce d’Ibsen, elle l’adapte au monde actuel. Et tente de provoquer l’effet « pavé dans la mare » qu’eut ce premier drame féministe dans les conventions sociales du XIXe. Son idée géniale ? La redistribution des rôles entre Nora, la jeune épouse sautillante, et Torvald, l’époux enfin nommé directeur de banque. (…) Ce renversement de situation est passionnant. (…) En rebattant les cartes, Sagazan éclaire nos façons de percevoir. Avec ses comédiens, elle actualise aussi furieusement cette histoire en faisant de la scène — toisée sur trois côtés par les spectateurs — un champ de bataille. (…) Costumes d’aujourd’hui, clins d’œil à notre présent, écoute presque animale des acteurs entre eux, toujours stimulés par les moindres soubresauts du public… Télérama Sortir, Emmanuelle Bouchez
  • L’adaptation passe par une réécriture des scènes (elles sont plus sèches, plus nerveuses que chez Ibsen), l’insertion de compléments (Virginie Despentes), des déplacements, des ellipses. A cela s’ajoutent des plages où les acteurs improvisent et un dispositif public sur trois côtés qui cerne l’aire de jeu (unique), ce qui rapproche le public des acteurs. Le résultat est probant : ce spectacle nous parle de nos vies et/ou de celles de nos voisins, les acteurs semblent sortir des rangs des spectateurs.
    Comme d’autres de ses pairs, Lorraine de Sagazan n’est pas là jouer les virtuoses ou parfaire le « bagage » du spectateur, mais pour agiter, troubler ce dernier. Elle préfère l’inconfort au confort, l’inconnu du risque à l’assurance du prévisible. Une tendance se dessine ainsi au sein du jeune théâtre. Celle d’une connivence active et assumée avec le public, d’un partage, d’un rapprochement. Julie Deliquet, Christiane Jatahy, Tiago Rodrigues et Lorraine de Sagazan (…) ont cela en commun. Médiapart, Jean-Pierre Thibaudat
  • Lorraine de Sagazan a cette idée assez géniale, et finalement  si évidente, de faire porter le rôle de Torvald, l’époux, par Nora. C’est Nora qui est la cheffe d’entreprise, qui est la femme d’afffaire, qui gagne l’argent, qui entretient le foyer, pendant que lui joue les nounous à demeure. Et c’est très intéressant parce que tout à coup, on rerentre dans cette pièce d’Ibsen d’une manière qui colle exactement à ce que la vie aujourd’hui nous propose. (…)
    Là encore, coup de génie de la metteure en scène, elle nous laisse sur notre faim, c’est à dire qu’on ne sait pas si Nora va partir ou pas. Va-t-elle claquer la porte et dire au-revoir à ce sombre personnage ou va-t-elle rester, on ne sait pas. C’est joué par de jeunes acteurs, de manière très naturelle,  dans faux théâtre qui est en fait un théâtre très travaillé, très en adresse avec le public dans un plateau qui est un plateau fait des objets du quotidien. On est très très très heureux de voir ce genre de représentations au théâtre. France Culture, La Dispute, Coup de cœur de Joëlle Gayot
  • Écrit en grande partir à partir d’improvisations, le texte est pour chaque comédien une partition aux multiples basculements. Jeanne Favre passe sans transition de femme fatale et sûre d’elle à créature blessée dans son orgueil. Et de type apparemment pathétique, Romain Cottard se révèle manipulateur et misogyne sans presque rien changer à son jeu. Grâce à un léger supplément de dureté peut-être, et quelques répliques un peu cinglantes. Quant à Lucrèce Carmignac, actrice principale de Démons avec Antonin Meyer Esquerré – ici une relation de travail de Nora – elle est un élément perturbateur troublant. À l’image de l’ensemble, qui fait bien plus qu’interroger les acquis du féminisme. Cruel jeu de masques, cette Maison de poupée questionne la nature des rapports humains dans l’ère capitaliste. Les Lettres françaises, Anaïs Héluin
  • A moins que les femmes ne renoncent à mettre bas pour faire une œuvre, on les considèrera toujours comme des objets, précieux ou jetables : qu’importe ! Le renversement dramaturgique qu’opère Lorraine de Sagazan le suggère avec une grande intelligence. Il complexifie la pièce davantage qu’il ne l’actualise, faisant de ce spectacle – qui est par ailleurs une grande réussite théâtrale – une occasion de réflexion acérée et de passionnants débats. La Terrasse, Catherine Robert
  • À travers les errances de ce personnage, c’est la question de la virilité et de son difficile héritage qui est abordée avec sagacité par Lorraine de Sagazan. Et c’est là toute la modernité de ce parti pris défendu avec brio par les comédiens : l’incapacité des jeunes générations à vivre ensemble, «en couple», en faisant des préjugés. I/O Gazette, Agathe Charney

Découvrez ce spectacle jeudi 10 mars à 20h30 aux Passerelles.

Infos et réservations : 01 60 37 29 90 ou sur notre billetterie en ligne